lundi 11 mars 2013

CONSEIL MUNICIPAL mercredi 20 février 2013

 

 

Intervention de Michel Rouyer sur l'ouverture d'appel d'offres pour la fourniture de produits phytosanitaires, d'engrais, de gazons, de semences fleuries et de rétenteurs d'eau


L’usage des produits phytosanitaires est une cause majeure de la pollution des rivières en Île-de-France. Cette pollution nécessite la mise en œuvre de traitements toujours plus performants et coûteux pour la production d’eau potable. La solution pour préserver la qualité de l’eau est la prévention de la pollution par ces produits.
Le budget annuel d’achat de produits phytosanitaires pour Palaiseau était en 2008 de 3745 € et au total 150 kg de substances actives étaient appliqués sur le territoire communal.
Aujourd’hui, grâce aux efforts de tous, l’utilisation de produits phytosanitaires dans la ville est diminué de 70%, mais reste encore présente là où la présence de personnes majeure : les terrains de sports et la voirie.
Nous sommes satisfaits de ce premier résultat mais pour ce qui est des écologistes leur demander de voter pour des produits toxiques est comme pour les pacifistes voter pour l'achat d'armes, même réduite à 70% !


Car malgré ces améliorations, l'exposition humaine à ces substances est aujourd'hui réelle : les études montrent que des résidus de pesticides sont retrouvés dans le sang, les urines, les tissus adipeux, certains organes et même le lait maternel.


Certes, la question des effets sanitaires des pesticides est complexe, mais l’examen de la littérature indique les dangers mis en rapport avec l’usage des produits phytosanitaires les plus fréquemment évoqués (même pour des expositions de faible importance répétées sur une longue durée) :


• Cancers,
• Effets neurologiques et neurocomportementaux,
• Effets sur la reproduction (perturbation endocrinienne en particulier),
• Anomalies du développement


Les élus verts ont donc décidé de s’abstenir sur le vote de ce marché pour les produits phytosanitaires bien qu'ils reconnaissent l'effort que la ville a déjà fait en ce sens. Nous voulons partager un objectif encore plus ambitieux qui est le « zéro phyto ».


La logique d’une dépense qui peut aller de 2000 euros à 32000 euros sur quatre ans pour des produits qui pourraient être remplacé par des alternatives pratiques et sûres nous éloigne d'un objectif qui a pu être atteint dans un certain nombre de villes, des petites mais aussi des grandes comme par exemple la Ville de Lyon et elle n'est pas la seule.
Les moyens pour y arriver existent et c’est à ça que nous visons.

Pour plus d'informations sur Lyon, première ville en France à obtenir la Norme ISO 14001

Michel Rouyer,
Président du Groupe des élues-us EELV au CM de Palaiseau






Intervention de Michel Rouyer sur le Débat d'Orientation Budgétaire 2013


Bonsoir à toutes et à tous,
Le débat d'orientation budgétaire est un moment important et grave de la vie municipale car il précède de peu la présentation du budget et des choix politiques de la majorité municipale dont je rappelle que notre groupe d'élus-ues EELV bien que plus modeste que le groupe majoritaire PS et républicains est bien le second en nombre d'élus, et représente une force politique qui doit être apprécié sur les cinq derniers scrutins en particuliers locaux et européens pour en évaluer le périmètre d'influence et les aspirations de nos concitoyennes et concitoyens. Il est évident que notre représentation en Conseil Municipal ne correspond pas à ce que nous devrions être.
Nous sommes les plus enclins à préserver les intérêts des générations futures par la nature transversale et une certaine approche holistique d'une vision systémique des différents crises : économique et financière évidemment, mais également crises sociale, environnementale, énergétique, crise également alimentaire et des valeurs à quoi Edgar Morin ajoute la dimension morale et éthique de la crise mondiale, qui en fait n'en fait qu'une.
C'est pourquoi nous les écologistes avons beaucoup de mal à prendre pour « argent comptant » les analyses macro-économiques basées sur un désir de croissance économique et du PIB. Le rapport  coordonné par Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi a souligné l’incapacité de cet indicateur de richesse à tenir compte des inégalités, de la santé sociale et de la dégradation environnementale. Le rapport propose des idées originales, de nouveaux types d’indicateurs,  des exemples étrangers ou locaux d’utilisation d’indicateurs alternatifs dont on pourrait s’inspirer .
La croissance économique ne devrait plus être l'alpha et l’oméga de nos élites, d'autres pistes existent qui doivent être explorées :  l'économie sociale et solidaire en est à ses débuts, les nouveaux modèles économiques qui se créent, les circuits courts, les solidarités nouvelles mais il existe déjà une ruche de réflexion pour créer ce monde nouveau, qui s'appelle Roosevelt2012 http://www.roosevelt2012.fr avec une charte signée par des personnalités variées dont certaines sont proches d'Europe Ecologie-Les Verts, d'autres du Parti Socialiste mais pas seulement . Parmi eux Stéphane HESSEL, Cynthia FLEURY Curtis ROOSEVELT, Caroline FOUREST, Philippe LAMBERTS, Christophe DELTOMBE, Arnaud MONTEBOURG, Susan GEORGE, Edgar MORIN, Gilbert MITTERRAND, Michel ROCARD, Jean-Marc AYRAULT et bien d’autres.
Pour moi cela pourrait déjà signifier  l'abandon du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes : la première étape pour notre premier Ministre pour remettre les prémices d'un nouvel ordre économique dans l'agenda politique.
Pour revenir au niveau local, j'ai plusieurs remarques à faire, déjà celles en marge du DOB : il faut mettre l'accent sur la prise en compte du débat citoyen sur la révision du PLU et du PADD.
Est-ce que la réunion publique de mercredi 27/02 à 20h30 en salle des fêtes est suffisante pour que toute personne dans la ville mesure l'ampleur des choix en matière d'aménagement pour les années à venir ?
Bien sûr je ne suis pas le seul, mais je déplore la disparition  du club de prévention Perspective, et nous ne pouvons que nous réjouir de la  création d'un service "vie locale" qui existait d'ailleurs dans le mandat précédent.
Ce qui est évoqué avec la Fibre optique pour répondre à un niveau de puissance numérique tant attendue (au moins 10 à 20 MO): Orange risque de n'avoir plus de concurrent  et la disparition annoncée du téléphone  fixe cuivre qui est parfois le seul lien de personnes seules et qui n'ont pas internet ! 

J'ai deux regrets en ce qui concernent les projets mis en valeur dans le document de DOB sur le lequel nous débattons :
- Premier regret : il ne figure nulle part l'effort considérable que nous avons mis en marche suite au Bilan Carbone et notre Plan Climat communal qui vise à réduire par deux nos consommations de Gaz à Effet de Serre et en profiter pour réduire également notre consommation d'énergie. Parmi les nombreuses mesures en cours (diminution de la consommation d'énergie dans nos choix de déplacement des agents, dans une modernisation de notre architecture informatique, dans nos choix en matière de communication, de dématérialisation de nombreux documents et d'achats éco-responsables. Un audit énergétique de plus de 30 bâtiments communaux dont il va falloir répartir des travaux pour réduire la consommation des plus énergétivores, le bio à plus de 20% + le pain bio repas végétarien et circuit court que j'aurais voulu plus ambitieux mais qui sont déjà une première étape).
- Deuxième regret : qu'on reporte l'aménagement de la deuxième partie de l'ENS.
Le travail pour conduire à terme pour le mieux la deuxième partie de l’ENS ne s’est jamais arrêté. Le matin précèdent la discussion du Dob aucun parmi les personnes qui suivent le dossier, ni parmi les élus de notre sensibilité écologiste ni dans les services techniques, ne se doutaient de rien.
Le report des travaux de la MJC était chose connue, que je déplore d'ailleurs également mais s'il faut croire que nécessité fait loi, le report des travaux pour la deuxième partie de l’ENS est une information qui est tombée pour nous comme une foudre dans un ciel serein.
La déception ne se concentre pas tant sur le choix de ne pas faire rentrer le fonds nécessaires et prévus pour ce projet dans le budget 2013 de la Ville pourtant subventionnés dans leur montant HT à presque 80%, mais sur le choix de faire tomber la décision d’en haut une fois les jeux déjà bouclés.
D’autant plus que dans les projets qui touchent à l’environnement ne sont pas liés qu’à des contraintes économiques mais aussi aux cycles des saisons : on ne peut pas penser de reculer un projet pour « quelque mois ». Il faut savoir que si on laisse passer le printemps il faudra attendre le prochain printemps pour réaliser une certaine chose, et on ne pourra pas réaliser la partie des travaux liée à l’été, si on n’a pas faite celle du printemps.

En plus le calendrier électoral fait supposer que les travaux ne seront pas les bienvenus, nous risquons bel et bien d'enterrer un projet qui a mis 10 ans à accoucher au forceps, mais dont je n'ai de la part des familles de toutes origines sociales que des échos favorables. Je rappelle que nous avons tous voté ce projet à l'unanimité sauf une fois l'abstention du groupe Socialiste et Républicain, et que l'espace public est une vrai respiration, d'autant plus importante pour les classes sociales qui vivent dans un intérieur modeste et dont la richesse de l'espace à partager est dans les activités à l'extérieur, les fêtes et singulièrement le plaisir des espaces qui réconcilient l'homme avec la nature.

Il s’agit d’une contribution considérable à une perspective qui il y a 15 ans était propre seulement aux Verts, mais qui aujourd’hui est celle de la France et de l’Europe : la valeur des écosystèmes n’est pas mesurable « seulement » en terme de qualité de vie des personnes ou de conservation de la diversité biologique, mais aussi en termes d'économies concrètes et de préservation du futur pour nos enfants.
Je demande à nos partenaires majoritaires de reconsidérer les priorités et de faire rentrer la deuxième partie de l'aménagement de l'ENS dans l'idée  de patrimoine, pas le patrimoine de la pierre mais celui aussi important des biens communs de l'humanité que sont les ressources naturelles, la qualité de l'air et de l'eau, et un futur acceptable pour nos enfants et les générations qui leur succéderont.

Je vous remercie de tout cœur pour votre écoute attentive.

Michel Rouyer,
Président du Groupe des élues-us EELV au CM de Palaiseau

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