mardi 12 mars 2013

Avis des élues-us Europe Ecologie les Verts de Palaiseau sur l’étude d’impact sur la Zone d’Aménagement Concerté, quartier de l’Ecole polytechnique

 


Nous avons été interpelés par des citoyens lamentant le manque de communication de cette concertation : même les plus avertis et engagés dans les associations, au courant de la possibilité de s’exprimer sur l’aménagement de la ZAC, n’étaient pas à connaissance de la date de clôture de la période, ni des nouveaux documents à consulter.
Dans le site de l’Epps www.media-paris-saclay.fr l’information, indexée sous l’étiquette « actualités de l’Epps », n’est pas accessible du menu ni par d’autres voie que celle de la recherche (mais on ne cherche que ce que l’on connaît déjà, et l’on peut dire donc que l’information n’y est pas).
Le 5 mars dans la homepage du site est apparu un billet avec l’information sur la date de fin de la concertation mais elle se trouve en fin de page, avec une police assez petite et sans date mentionnée dans le titre.

Pour un projet si vaste, qui va changer si radicalement la nature de la zone, on s’attendrait à un effort majeur pour garantir le caractère démocratique des choix qui sont faits.
En ce qui concerne l’étude d’impact, nous nous réjouissons de voir qu’à plusieurs des doutes de l’Autorité Environnementale des réponses ont été fournies. Mais nous ne sommes pas entièrement satisfaits en ce qui concerne la teneur des impacts du projet, dont ceux non encore évalués du métro automatique et à la lecture des réponses subsistent des inquiétudes quant aux insuffisances de prise en compte des différentes remarques de l’Autorité, remarques qui nous semblent pertinentes et que les réponses de l’Etablissement Public Paris Saclay ne permettent de justifier que dans certains cas précis (ex : périmètre n’incluant pas le forêt domaniale).
Nous avons relevé certains points que nous souhaitons commenter :
·         Le trafic automobile est décrit comme « sous estimé, ce qui laisse craindre des situations d’embouteillage en dépit de la future offre en transport en commun » et « les nuisances en matière d’émissions de pollution ne sont pas écartés ».
Malheureusement quand on parle d’émissions de particules fines comme PM10 et particulièrement PM2.5, de Oxydes d'azote NO et NO2, Monoxyde de carbone CO, Composés Organiques Volatils COV, Benzène, Métaux Lourds, Hydrocarbures il vaudrait mieux rappeler que ces nuisances sont identifiables très clairement avec une augmentation des allergies, des asthmes, des accidents-cardiovasculaires et des cancers, probablement aussi avec une augmentation des naissances prématurés et d’autisme.
Le 2ème Plan National Santé Environnement (PNSE 2) précise que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de deux millions de personnes meurt chaque année du fait de l'inhalation de particules fines présentes dans l'air intérieur et extérieur. Elle relevait qu'en 2000 l'exposition chronique aux particules fines (PM2,5) était à l'origine d'environ 350 000 décès prématurés chaque année en Europe dont 42 000 en France, ce qui correspond à une perte moyenne d'espérance de vie de 8,2 mois.
Alors que dans les présentations du projet d’aménagement était indiquée comme « Une première nécessité : l’augmentation significative de l’offre en transport en commun, on sait aujourd’hui que le « Nouveau Grand Paris » ne prévoit pas de commencer les travaux pour le réseau ferroviaire avant 2020 : ce n’est donc qu’en 2025 que les personnes habitant ou travaillant sur le Plateau pourront emprunter la ligne 18 entre Massy (pour la liaison avec Orly et Versailles on parle de 2030) et le plateau de Saclay et le tram-train entre Massy et Versailles.
Nous pensons qu’il s’agit là d’un projet trop grand et moderne pour ne pas prendre réfléchir avant à la perspective de la qualité de la vie, qui passe par le nombre des équipements mais aussi pour la non nuisibilité de l’air qu’on respire et qu’on fait respirer à nos infants.
On demande en outre que le Plateau soit doté d’une station de mesure, car le point existant est aux Ulis, zone trop éloignée et différente pour représenter une valeur représentative. Cette station ne relève par ailleurs que l’ozone.

·         Jusqu’a novembre 2012, donc il y a moins de 6 mois, dans le projet de ZAC présenté aux citoyens dans le cadre de la concertation publique on pouvait lire « Une ouverture vers l’éco quartier Camille Claudel - Renforcement de la continuité et des entrées de quartier ».
Aujourd’hui il semble bien que cette idée ait disparu et que de continuité il n’y ait pas de traces.
Il s’agit à notre avis de penser de façon vraiment homogène la ZAC et de la concevoir comme un projet qui vient s’insérer dans un territoire déjà existant qui veut prendre part au changement et qui refuse que les espaces principaux soient occupés, bien que pour de la recherche, et coupés du reste.
Les équipements, les savoirs, la vie du Plateau doit pouvoir être partagée avec les habitants du centre de Palaiseau et surtout avec les futurs habitants de l’éco-quartier Camille Claudel. C’est essentiel pour que l’opération puisse se dire réussie et pour que les différentes zones de Palaiseau ne deviennent pas des enclavements.
La question des liaisons entre les nouveaux éco-quartiers, le centre de Palaiseau et le Plateau doivent être prioritaires et concertés.

·         En ce qui concerne le projet du bâti, dans les « Compléments à l’étude d’impact Réponse à l’avis de l’autorité environnementale » figurent des grands logements familiaux dessinant un serpentin et deux bâtiments d’équipements, probablement les mêmes qu’on peut apercevoir dans le dessin projet de l’architecte Xaveer De Geyter dans la zone nord, entre le lac et le boulevard des Maréchaux.
Dans la figure descriptive des hauteurs des bâtiments ces serpentins figurent comme de plutôt grande hauteur.
Or, l’étang sur lequel ces bâtiments s’élèvent est un lieu important pour sa valeur sociale et paysagère.
Ce n’est pas un cas si l’EPPS déjà en 2011 affirmait « un potentiel paysager important grâce au lac de l’École polytechnique et à la proximité de la forêt domaniale de Palaiseau et des coteaux boisés. Il faut inscrire le projet d’aménagement du quartier dans son contexte, pour développer de nouveaux espaces paysagés qui mettent en valeur l’existant et permettent le développement de nouveaux usages- promenade, vélo, loisirs etc » (http://www.media-paris-saclay.fr/des-lieux-a-vivre).
Le projet de construction de logements serait donc à l’opposé de ce qui avait été préconisé et la qualité du paysage en résulterait réduite de façon drastique.

·         En ce qui concerne les mouillères déplacés, et compensations pour espèces protégés, et les trame verte et bleue, au chapitre 3 de l’Avis de l’autorité environnementale – version du 4 février 2013 – il est fait référence aux conditions imposées par le Conseil national pour la protection de la nature (CNPN) en réponse à la demande de dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces protégées.
Ces conditions seraient similaires à celles mentionnés par le dossier loi sur l’eau.
Nous demandons que les informations qui seront livrées par le Comité de suivi du CNPN en charge de vérifier la pérennité après projet des zones humides déjà existantes et de celles devant être crées soient accessibles et tenue en compte dans l’avancement des travaux et dans la précision des mesures compensatoires à mettre en place. Nous sommes particulièrement inquiets quant à la survie des espèces protégées,  notamment en ce qui concerne le patrimoine naturel et les zones sensibles d’espèces rares et à protéger, dont la pérennité des zones humides qui ne semble pas assurée, les mesures d’évitement non recherchées en ce qui concerne la parcelle la plus riche (la mouillère 54E qui contient entre autre de nombreux spécimens d’étoile d’eau).

En conclusion : Nous avons relevé bien d’autres points évoqués par l’Autorité Environnementale qui ne nous semblent pas résolus et qui mériteraient d’être approfondis. Nous partageons également les inquiétudes exprimées dans l’avis de  l’Autorité Environnementale sur les impacts en matière de trafic routier, d’augmentation de la pollution, et des impacts sur le paysage en particuliers sur la hauteur des bâtiments pouvant atteindre 45 m, les bâtiments en forme de serpentin au Nord du lac de Polytechnique et également la hauteur en bordure de la ZAC.
De l’approche globale d’un projet qui a voulu dans le même périmètre à proximité des centres de recherche et de la zone d’activité presque doubler le nombre de logements (de 3200 initialement prévus à 5100 logements dans le projet actuel), officiellement pour justifier une gare du métro automatique dans la ZAC Polytechnique, avec un calendrier de réalisation bien plus serré que les perspectives les plus optimistes de l’arrivée de la ligne 18 du métro du Grand Paris Express (fut-il en transport léger), nous avons le sentiment que le projet s’est emballé et que les impacts environnementaux majeurs, bien qu’identifiés pour la plupart, sont restés au second plan et sont loin d’être pris en compte de manière exemplaire et en tenant compte de tous les paramètres, comme ils mériteraient de l’être.


Michel Rouyer,
Président du groupe des élus-ues Europe Ecologie les Verts au Conseil Municipal de Palaiseau


Vous pouvez lire et telecharger l'etude d'impact, l'avis de l'Autorité Environnementale et les complements apportés à l'étude d'impact suite à l'avis de l'Autorité Environnementale à cette adresse
http://www.media-paris-saclay.fr/documents-de-la-concertation


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